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La place occupée par la Belgique au baromètre de résilience des soins de santé 2024

  • Anne Laffut
  • 14 mars
  • 3 min de lecture
  • Question écrite du 14/03/2025
    • de LAFFUT Anne

    • à COPPIETERS Yves, Ministre de la Santé, de l'Environnement, des Solidarités et de l'Economie sociale

    Au baromètre de résilience des soins de santé 2024, qui inclut des pays du Moyen-Orient et d'Afrique, la Belgique est classée 35e.


    La performance globale de notre pays équivaut à peu près à celle de l'Espagne (34e) et de la Tchéquie (36e), mais elle accuse un retard important par rapport à des voisins proches, comme la France ou les Pays-Bas.


    Une des principales raisons de cette situation, mise en avant notamment dans les études du Conseil supérieur de la Santé, serait la faiblesse de notre système de prévention, faiblesse due à la régionalisation.


    Une des solutions pourrait passer par une distinction entre la 1re ligne (campagnes pour bouger, manger sainement, etc.) et la 2e ligne (campagnes de dépistage et de vaccination - cancer colorectal, cancer du sein, HPV).


    Notre système souffre également d'une lenteur d'implémentation des nouvelles technologies et de l'absence de données fiables.


    M. le Ministre partage-t-il cette analyse ?

    Ne pense-t-il pas que des réformes s'imposent afin de remédier à cette situation ?


  • Réponse du 01/04/2025
    • de COPPIETERS Yves

    Celle-ci touche au cœur de la capacité de notre système de soins à affronter les crises tout en garantissant des soins de qualité et accessibles pour tous.


    Le baromètre 2024 de la résilience des soins de santé, fondé sur la définition de l’OMS, évalue la Belgique à la 35e place sur 100, sur la base de trois dimensions : le patient, le personnel soignant et l’efficience du système. Notre pays obtient de bons résultats sur certains indicateurs, mais des lacunes subsistent, notamment en matière de prévention et de bien-être des professionnels.


    Prévention : mieux coordonner, sans fragmenter :


    Les constats sur la faiblesse de notre système de prévention sont bien connus, comme l’a encore souligné le KCE (Gerkens, M Lefèvre, N Bouckaert, M Levy, C Maertens de Noordhout, C Obyn, C Devos, A Scohy, A Vlayen, H Yaras, C Janssens, P Meeus. Performance du système de santé belge : rapport 2024. Health Services Research (HSR). Bruxelles : Centre Fédéral d’Expertise des Soins de Santé (KCE). 2024. KCE Reports 376B. DOI : D/2024/10.273/43) en 2024. Face à la complexité institutionnelle belge, il est crucial d’éviter toute fragmentation supplémentaire. Au contraire, il faut renforcer la coordination entre niveaux de pouvoir, comme le démontrent les programmes de soins intégrés, qui favorisent une approche transversale et cohérente.


    Alléger la charge administrative et moderniser les outils :


    Une des priorités est la simplification des processus administratifs, via notamment des projets comme la transformation digitale inclusive de l’AViQ, ou la réduction des subventions ponctuelles au profit de dispositifs plus stables, permettant de libérer du temps pour la relation de soins et d’accompagnement de la population selon un principe de confiance pour les ASBL subsidiées.


    Une gouvernance plus souple, tirée des leçons de la pandémie


    La crise du covid-19 a montré la nécessité d’une gouvernance flexible, capable d’adapter rapidement les réponses. Le dispositif d’agents de prévention, dont les missions évoluent selon le contexte sanitaire, est un bon exemple d’approche adaptable.


    Soutenir le bien-être des professionnels de santé


    Le bien-être des soignants reste un point faible, avec un taux élevé de burn-out.


    Plusieurs initiatives concrètes sont en place en Wallonie :


    • l’ASBL ABETASI, qui accompagne les maisons médicales sur le bien-être au travail ou encore l’ASBL SOS Burn-out qui propose des programmes de prévention afin de sensibiliser les individus aux signes précurseurs du burn-out ;


    • le site trouverdusoutien.be, plateforme d’orientation pour les personnes et les professionnels en difficulté ;


    • l’enquête Be.well.pro menée par Sciensano, qui livrera des recommandations d’ici la fin de l’année.


    Ces actions visent à garantir un environnement de travail sain et motivant, condition essentielle à la résilience du système.


    Mieux impliquer les patients :


    La résilience passe aussi par les capacités des patients à surmonter les crises. Cela implique de renforcer la littératie en santé, mais aussi de les associer pleinement à la conception, la mise en œuvre et l’évaluation des politiques de santé.


    Une vision intégrée et durable :


    Comme le souligne l’OMS (Building health system resilience to public health challenges: guidance for implementation in countries. Geneva: World Health Organization; 2024. Licence: CC BY-NC-SA 3.0 IGO), la résilience est un processus continu qui nécessite une approche intégrée et non fragmentée. Tous les programmes, quels que soient leurs objectifs, peuvent y contribuer s’ils s’inscrivent dans cette logique.


    La Wallonie s’engage résolument dans cette dynamique, en collaboration avec l’ensemble des acteurs institutionnels, pour construire un système de santé plus fort, plus souple et plus juste.

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